Malgré des carences, le Maroc reconnu comme un “leader ambitieux” dans le nouvel indice de performance climatique

Dévoilé ce 9 novembre, le Climate Change Performance Index (CCPI), ce rapport annuel qui évalue les politiques environnementales de différents pays, salue les avancées du Maroc en matière d’action pour le climat.

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La station solaire Noor, à Ouarzazate. Crédit: DR

Le Maroc se positionne au huitième rang mondial d’un système de notation établi par les organisations non gouvernementales Germanwatch, NewClimate Institute et Climate Action Network, les trois premières places n’étant pas attribuées du fait du manque de résultats probants en la matière à l’échelle mondiale. Les pays scandinaves que sont le Danemark, la Suède et la Norvège, ainsi que le Royaume-Uni, occupent les premières places devant le Maroc. À l’inverse, l’Iran, l’Arabie saoudite et le Kazakhstan sont les moins bien évalués.

Si le royaume a reculé d’une place par rapport à 2020, il est néanmoins reconnu comme un “leader ambitieux” dans les négociations internationales sur le climat, et “fait preuve d’un engagement louable” envers les Accords de Paris, établis lors de la COP21 en 2015.

Bons points

Dans ce rapport publié en marge de la COP26 qui se déroule à Glasgow au Royaume-Uni jusqu’au 12 novembre, les auteurs mettent en lumière l’“excellent potentiel (du Maroc) dans la production d’énergie renouvelable” en raison des projets à grande échelle qui sont “actuellement en cours de réalisation”, notamment dans le cadre du Plan solaire marocain. Ce plan vise à augmenter la capacité d’énergie solaire installée à partir de l’énergie photovoltaïque et de l’énergie solaire concentrée à un total de 20 % de la capacité installée d’ici 2030.

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Un constat appuyé par les ambitions revues à la hausse par le royaume, notamment dans son plan de réduction des émissions de gaz à effets de serre, appelé dans le jargon onusien “Nouvelle contribution déterminée au niveau national” (CDN).

Soumis à l’ONU le 22 juin, le plan rehaussait les objectifs du pays en matière de baisse des émissions à 45,5 % d’ici 2030, dont 18,3 % seraient considérés comme “inconditionnels” et “réalisés sans appui de la coopération internationale”.

Peut mieux faire

Toutefois, le rapport tance le Maroc sur la “part élevée” des énergies fossiles dans l’approvisionnement total en énergie primaire. La faible part d’énergie renouvelable dans le mix énergétique et la forte dépendance aux combustibles fossiles constituent encore “un obstacle” pour le Maroc dans sa “réalisation d’objectif”.

En octobre 2021, et comme TelQuel le rappelait récemment, la part du charbon dans le mix électrique au Maroc représentait 69 %. Au terme de l’année 2020, l’énergie thermique (charbon, gaz naturel, pétrole) occupait alors près de 81 % de la production d’électricité nationale.

La mine 
d’extraction de charbon de Jerada. 
Au fond, sa centrale thermique.Crédit: Yassine Toumi / TelQuel

Le Maroc s’est fixé comme ambition, à l’horizon 2030, de produire 52 % de ses besoins en électricité avec des énergies renouvelables, et de réduire sa consommation d’énergie de 15 % d’ici à 2030, notamment en améliorant l’efficacité énergétique.

En fin de semaine dernière, la nouvelle ministre de la Transition écologique et du Développement durable, Leila Benali, a paraphé, au nom du Maroc lors de la COP26, une déclaration internationale s’engageant à accélérer les mesures de production d’énergie propre et d’efficacité énergétique. Parmi les clauses, le royaume s’est engagé à cesser tout nouveau projet de production d’électricité au charbon.