Aïd El Fitr : quelle méthode le Maroc utilise-t-il pour définir la date de fin du ramadan ?

L’observation du croissant lunaire annonçant le début du mois de Chaoual, et donc la fin du ramadan, aura lieu mercredi 12 mai. Voici comment le Maroc définit la date de l’Aïd El Fitr.

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Le Maroc adopte le critère de la visibilité oculaire à l’œil nu à travers des Nidharas des Habous, dont les observations sont comparées aux calculs astronomiques. Crédit: Said Khatib / AFP

L’observation du croissant lunaire annonçant le début du mois de Chaoual, et donc la fin du ramadan, aura lieu mercredi 29 Ramadans 1442 de l’hégire correspondant au 12 mai 2021, a annoncé mardi le ministère des Habous et des Affaires islamiques. On saura donc demain soir si l’Aïd El Fitr aura lieu jeudi 13 mai ou vendredi 14 mai.

Concernant l’aspect religieux de l’observation du croissant lunaire, les opinions et les explications divergent. Certains soutiennent que l’observation doit être confirmée à l’œil nu, tandis que d’autres préconisent le calcul astronomique.

Les savants appuient leurs affirmations par une série de hadiths du Prophète, tels que : “Jeûnez à sa vision (croissant lunaire) et rompez le jeûne à sa vision”, tandis que d’autres considèrent que le rôle joué par les astronomes est complémentaire à celui des savants religieux.

Observations comparées

Le Maroc adopte le critère de la visibilité oculaire à l’œil nu à travers des Nidharas des Habous, dont les observations sont comparées aux calculs astronomiques. Les deux résultats tendent toujours à être compatibles.

Selon l’ingénieur en astronomie Ali Amraoui, interrogé par la MAP, il existe trois catégories, dont la première ne reconnaît que l’observation oculaire et fait fi totalement du calcul astronomique. Certains au sein de ce groupe pourraient tolérer l’observation assistée par télescope.

La deuxième catégorie englobe ceux qui considèrent uniquement le calcul astronomique, adoptant des critères qui ne conduisent pas nécessairement à l’observation oculaire, tandis que la troisième a recours au calcul pour réfuter l’observation oculaire et non pas pour la confirmer.

M. Amraoui ajoute que chacun de ces groupes défend son avis par des preuves du fiqh et des textes religieux et est soutenu par des savants.

“Aujourd’hui, l’écart du début des mois hégiriens dans les différentes régions n’est plus que d’un jour, au pire des cas”

Ali Amraoui, ingénieur en astronomie

À cet égard, l’astronome marocain a révélé que si les nombreuses conférences n’ont pas réussi à mettre d’accord les multiples intervenants sur la façon d’annoncer le début des mois hégiriens, elles ont pu au moins révéler les faiblesses de certaines méthodologies, ce qui a permis de les améliorer.

“Aujourd’hui, l’écart du début des mois hégiriens dans les différentes régions n’est plus que d’un jour, au pire des cas”, a-t-il dit.

De Oujda à Dakhla

À la question relative au retard parfois accusé dans l’annonce du début d’un mois, M. Amraoui explique que cela tient de l’étendue des sites et de la multitude des points d’observation.

Si la vision est claire à l’Est au coucher de soleil et que des témoins crédibles à Oujda rapportent l’observation du croissant lunaire, le ministère considère leurs observations comme suffisantes pour annoncer le début du mois. Sinon, il y a obligation d’attendre le coucher du soleil au niveau du point le plus extrême, soit à Dakhla, ce qui entraîne un retard de presque une demi-heure, a expliqué M. Amraoui.

(avec MAP)