Le torchon brûle entre les militants amazighs et le Parti du renouveau et de l’équité (PRE). La fusion des deux entités, qui devait donner naissance à un nouveau  parti intitulé « Tamunt pour le renouveau », a éclaté avant la tenue de leur conseil extraordinaire le 28 mai. « Cinq jours avant le tenue du congrès, Chakir Achehbar [SG de PRE, NDLR] annonce de la rupture unilatérale avec Tamunt, sans qu’aucune justification ne soit avancée » nous explique Mounir Kejji, figure du mouvement amazigh. Le militant a son idée sur les raisons de cette rupture brutale : « Je n’écarte pas des pressions de mains invisibles venant de partis politiques comme le MP, le PJD ou le PPS », prétend-t-il.

Le patron du parti du Renouveau et de l’équité rétorque : « C’est complètement ridicule de penser que nous consultons des partis pour prendre de telles décisions ». Il tempère la version de Kejji « La rupture entre le groupement Tamunt et notre parti s’est fait suite à différentes sorties médiatiques opposées à notre vision ». Achehbar parle alors de l’intervention du militant amazigh Mounir Kejji sur Telquel.ma. « Le fait qu’il dise que « Tamunt pour le renouveau » s’inscrit dans la continuité du Parti démocrate amazigh marocain (PDAM) c’est aller à l’encontre de la loi. On ne peut tolérer ce type de déclarations » précise-t-il. Pour rappel, le PDAM a été interdit par le ministère de l’Intérieur en 2007 et dissout par le tribunal administratif de Rabat en 2008 pour non conformité avec les lois régissant les formations politiques, qui bannit la création de partis politiques sur des bases ethniques.

Si les frictions ont eu raison de la nouvelle formation politique, les militants amazighs n’en démordent pas.  Samedi 4 juin, un comité d’élection a été désigné par 105 militants amazighs selon Kejji afin de créer un nouveau parti politique « Tamunt pour les libertés ». Toujours selon la même source, ce parti sera à révérenciel amazigh mais restera ouvert à tous les marocains.